Paris, Janvier 2012
L’hiver s’est installé sur la capitale et le vent est glacial ce soir-là dans les rues de Paris. Stéphane Séva se trouve au Jazz Club Le Petit Journal St Michel pour y donner un concert.
Il est 20 heures, et pendant qu’il installe son matériel sur scène, un couple de personnes âgées est arrivé en avance pour trouver une place au premier rang, juste devant l’orchestre. Les regards se croisent, les sourires aussi, et la conversation commence. Stéphane fait d'abords une blague sur la quincaillerie du washboard, tandis que les vieux amants s’installent péniblement à leur table. Leur visage est pétri par le froid de l’extérieur et le couple semble se remettre tout doucement du choc thermique causé par la vague de froid qui s’est abattu sur la France. Un peu recroquevillé par le poids de leur vieil âge, prenant soin l’un de l’autre par des petits mots tendres qu’ils s’échangent, ils sont adorablement touchants.
Stéphane observe discrètement et avec affection ces personnes qui ont bravé le froid pour venir dîner et écouter du jazz traditionnel.
Ce lieu est mythique dans le milieu du jazz traditionnel à Paris, et reconnu à l’international comme étant un lieu incontournable de mélomanes. Il y joue une fois par mois pendant 9 ans avec la formation Paris Washboard.
Le concert commence sur un air entraînant de Fats Waller, illustre pianiste de jazz dans les années 30. Les morceaux s’enchaînent, et le public de connaisseur applaudit chaque chorus dans une ambiance bon enfant.
Il est bien tard lorsque le concert se termine, après deux rappels endiablés et nourris d’applaudissements chaleureux. Stéphane sort de scène et se dirige instinctivement vers ce couple rencontré en tout début de soirée, et qui sont restés jusqu’à la fin. Ils échangent à nouveau quelques mots et le gratifient de larges sourires, le visage lumineux, radieux et les yeux si pétillants qu’on a l’impression qu’ils ont rajeuni de 10 ans le temps d’une soirée !
Cette « métamorphose » physique observée chez ces deux personnes interpelle Stéphane, et le début d’une réflexion sur le pouvoir cathartique de la musique sur le commun des mortels s’engage pour lui.
En janvier 2013, il commence une formation de musicothérapie.
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